Comprendre, prévenir, dépister

L’âge est le principal facteur de risque. A côté, il y a aussi des risques liés aux facteurs hormonaux, environnementaux. Le facteur héréditaire intervient aussi : les hommes présentant une histoire familiale de cancer ont un risque augmenté. De plus, des mutations des gènes BRCA1/2 peuvent prédisposer au cancer de la prostate, d’où l’importance de se faire tester en prévention (si nécessaire).

Facteurs de risque

 

L’âge avancé

L’âge est le principal facteur de risque. Le risque de développer un cancer de la prostate augmente proportionnellement avec l’âge. Il est rare avant 45 ans et c’est autour de 70 ans que le nombre de cas est le plus élevé.

L’origine ethnique

Au sein de la population française, l’incidence de la maladie apparaît plus élevée chez les hommes d’origine afro-antillaise.

Les antécédents familiaux de cancer de la prostate

Un facteur héréditaire peut également être incriminé dans certains cas :
- Lorsqu’au moins trois cas de cancer ont été diagnostiqués chez le père et/ou les frères d’une même famille (premier degré) ou chez les neveux ou oncles (deuxième degré).
- Lorsque des formes précoces de cancers de la prostate, du sein ou de l’ovaire ont été diagnostiquées chez des apparentés de premier degré (mère et sœurs).

Les gènes

Les hommes atteints d’un cancer de la prostate et porteurs de mutations héréditaire dans les gènes BRCA1/2 (BReast CAncer gene 1/2), ATM (Ataxia telangiectasia mutated) et HOXB13 sont plus susceptibles de développer des formes graves ou létales.

Le poids, l’obésité et la taille

Sont également des facteurs de risque de survenue de cancer prostatique.

Les facteurs environnementaux

Le régime alimentaire : Une consommation excessive de graisses animales, notamment celles issues de viandes rouges, couplée à une consommation insuffisante en fruits et légumes pourrait augmenter le risque de développer un cancer de la prostate.

L’exposition professionnelle à des polluants chimiques : L’exposition à des pesticides utilisés en agriculture est également reconnue comme un facteur de risque de cancer de la prostate depuis fin 2021. D’autres polluants chimiques comme le cadmium, les hydrocarbures polycycliques aromatiques pourraient aussi être impliqués.

Dépistage du cancer de la prostate

Le dépistage du cancer de la prostate n’est pas recommandé systématiquement

Il n’existe pas en France de programme national de dépistage du cancer de la prostate s’adressant aux hommes de manière systématique. En effet, le bénéfice du dépistage du cancer de la prostate n’est pas clairement démontré ; le dosage du PSA (Prostate Specific Antigen) et le toucher rectal comme tests de dépistage sont insuffisamment fiables.

Vous pouvez faire le choix du dépistage en lien avec votre médecin

Actuellement, il n’est pas possible de prédire si un cancer dépisté au stade précoce deviendra agressif. Le dépistage présente donc des inconvénients. Toutefois, il est envisageable et vous pouvez faire le choix de ce dépistage en lien avec votre médecin puisque cela peut être bénéfique dans certains cas.

Le dépistage chez les hommes à risque plus élevé

Les hommes qui présentent un risque plus élevé de développer un cancer de la prostate sont essentiellement des hommes ayant :
- des cas familiaux de cancers de la prostate chez les hommes de la famille (le père et/ou les frères), et/ou cancers du sein ou de l’ovaire chez les femmes de la famille proche (la mère et/ou les soeurs)
- une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2 (BReast CAncer gene 1/2)
- un cancer colorectal héréditaire non polyposique ou syndrome de Lynch II.

Pourquoi faut-il rechercher une mutation des gènes BRCA1/2 ?

Certaines mutations des gènes BRCA1/2 peuvent prédisposer au cancer de la prostate. Une mutation des gènes BRCA peut avoir une origine héréditaire (mutation germinale), avec une transmission de l’anomalie à la descendance et une augmentation du risque de cancer de la prostate au cours de la vie, sans pour autant le développer systématiquement, ou une origine somatique (mutation somatique) c’est-à-dire que la mutation n’est pas transmise à la descendance.

Comment s’effectue la recherche d’une mutation des gènes BRCA1/2 ?

Si le patient a développé un cancer à un âge précoce ou a été atteint de plusieurs cancers simultanément ou successivement, ou s’il compte de nombreux cas de cancers dans sa famille, alors la recherche d’une mutation des gènes BRCA1/2 est réalisée dans le cadre d’une consultation spécialisée, appelée consultation d’oncogénétique avec un médecin spécialisé en génétique, appelé oncogénéticien.

Dans les autres cas, une analyse tumorale d’un échantillon de tissu prostatique est réalisée dans un premier temps. Si cette analyse tumorale révèle la présence d’une mutation tumorale, il faut ensuite déterminer si elle a une origine héréditaire. Une seconde analyse, dite constitutionnelle, à partir d’une prise de sang, permettra de définir l’origine de la mutation (somatique ou germinale).

Si la mutation est germinale, donc potentiellement héréditaire, alors un suivi spécifique est proposé et certains membres de la famille pourront en être informés.

Conseils et prévention


Des changements interviendront certainement dans votre vie future une fois le cancer diagnostiqué. Voici des conseils qui ont été utiles à des personnes comme vous et qui peuvent donc peut-être vous aider.

Si vous avez des interrogations, des doutes, vous pouvez questionner ou consulter votre médecin ou votre pharmacien. Ils sont présents dans le parcours de soins, vous accompagnent et vous conseillent durant le traitement et l’après-traitement.

Si vous souhaitez perdre du poids, parlez-en à un nutritionniste qui vous proposera un régime équilibré pour vous aider à atteindre votre objectif.

Toute activité physique, même une promenade, peut vous aider à vous sentir mieux, plus fort, plus épanoui, moins fatigué et moins stressé.

Choisissez une activité qui vous plaît, que ce soit le vélo, la natation, la danse ou le yoga, et commencez progressivement. Parlez-en à votre médecin avant de commencer un programme d’activité physique.

Il arrive pour certaines personnes que le traitement entraine de la fatigue. Ménagez-vous et reposez-vous ou faites la sieste si vous en ressentez le besoin.

Si vous avez des nausées, mieux vaut manger des petites quantités à intervalles réguliers. Si vous n’avez pas faim, ces mini-repas vous aideront à économiser vos forces.

Les assistants sociaux sont formés pour vous aider au cours de votre prise en charge médicale. Ils peuvent avoir de bonnes idées qui vous aideront à faire face aux difficultés que vous rencontrez.

Vous pouvez discuter librement avec votre équipe soignante sur votre état physique et mental. Cela leur permettra de vous proposer une aide adaptée à vos besoins.

De nombreuses organisations de lutte contre le cancer disposent de ressources en ligne que vous pouvez consulter.

► Vous pouvez retrouver sur le site internet Vivre Avec des conseils, témoignages et d’autres ressources pour vous accompagner.

Adaptez votre mode de vie

► Adoptez une alimentation saine et équilibrée et une bonne hydratation (1,5 à 2l/jour).
► Priorisez vos activités et accordez-vous des moments de repos dans la journée.
► Si possible, pratiquez régulièrement des activités physiques adaptées à vos capacités pour entretenir vos muscles et votre santé mentale.

Préparez vos rendez-vous

► Notez vos questions pour les poser en consultation.
► En cas d’apparition d’un nouveau symptôme, notez sa date d’apparition, son intensité et son évolution. Si vous le jugez nécessaire, parlez-en avec votre médecin et/ou pharmacien.

Votre implication est bénéfique pour votre prise en charge.

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